Aïkido et Bukiwaza
Agrément ministériel
n° 1868609
association aïkinomichi
Chemin menant à l'union des énergies
masakatsu agatsu
La vraie victoire et la victoire sur soi
ki no nagare




Le concept de « Ki no nagare » 流れ Nagare

Nagareru : l'idéogramme れる signifie « la rivière qui coule ».

Ki no nagare évoque le flux de ki, le ki qui s'écoule.

Uke nagashi évoque la trajectoire du sabre de votre adversaire qui glisse sur le vôtre.

Ce concept apparaît comme primordial dans la pratique de l'art martial interne comme externe.

Laisser s'écouler votre ki mais aussi celui de votre adversaire. Ce concept est lié à celui de ki- musubi (voir l'article « ki musubi ».

Dans la forme externe, si on doit s'harmoniser avec le ki adverse, il faut prendre garde lors du placement de la technique de ne pas s'y opposer mais plutôt le guider afin de l'utiliser pour obtenir la victoire. Le ki projeté lors d'une attaque doit être détourné et utilisé de manière à le retourner sur l'attaquant. Il ne s'agit pas là d'une contre-attaque mais bien d'une harmonisation des ki telle que si notre ki est unifié à l'univers rien ne peut l'arrêter.

L'action « laisser s'écouler le flux de ki » doit être faite de manière consciente et non désordonnée. Dès que l'eau trouve une brèche dans la digue elle se répand librement à l'extérieur et crée le désordre. Mais si la force de l'eau est bien contrôlée on peut avec elle soulever des montagnes. Il en va de même dans la technique aïki : harmoniser (musubi), guider (nagare) et contrôler (katame).

Comme vous ne négligerez pas la force de la vague déferlante, ne négligez pas le ki de votre adversaire, ne pensez pas que le vôtre est le plus fort car alors vous ne pourrez pas développer sans contrainte une technique efficace. Unifier son ki à celui de l'adversaire pour ne faire qu' « un » c'est cela la voie de l'aïki.

Mettez ce principe dans la vie courante, professionnelle ou familliale. Adoptez le principe de ki no nagare c'est faire Aïki, harmonisez, guidez et réutilisez afin d'arriver au but fixé.

Cela vous obligera à laisser votre égo (le moi) à la porte du dojo et à travailler sur soi (masakatsu agatsu), la vraie victoire est la victoire sur soi.

L'art martial est une remarquable école de la vie.


Arts martiaux et harmonisation du KI




Arts martiaux internes et harmonisation du KI.

Taï Chi Chuan, Pakua Chang, Qi Gong, Aïkido, ... tous pour la même recherche de l'harmonisation des énergies ! Cette liste n'est pas exhaustive, il n'y a pas d'intrus dans cette énumération. Le fondateur de l'aïkido maître Ueshiba aurait été initié aux arts martiaux internes chinois et en particulier au Bagua Zhang.

On retrouve dans cet art martial japonais les principes des arts martiaux internes chinois. Respiration, souplesse, fluidité, ces arts prédominent l'utilisation de la souplesse face à la force, les mouvements circulaires plutôt que linéaires, l'harmonisation plutôt que le blocage. Une des particularités du taïchi chuan est d'utiliser l'énergie du mouvement précédent pour produire le mouvement suivant. La fluidité du mouvement, c'est ce qui ressort d'un enchaînement de taïchi.

Je vais essayer de tracer un parallèle entre les formes des arts martiaux internes chinois et celles de l'aïkido.

Les « Tuishou » (poussées des mains).

Bagua, Taïchi, Xingyiquan, utilisent les « tuishou », il est à remarquer les orientations des paumes des mains. En aïkido, l'orientation de la paume induit la technique qui va être utilisée, de même que l'orientation des mains sur la tsuka du sabre pendant la garde est la partie manifestée de l'intention de l'attaque. La position de la paume oblige une seule manière de saisir « katate dori ». Que ce soit un enchaînement de « tuishou » ou une technique sur le bras en aïkido, elles impliquent toutes d'utiliser les mêmes principes : souplesse, travail des hanches, travail du centre, respiration.

Souplesse : Xiu Zhan dit « l'extrême douceur est la porte de la dureté... »

Être souple ne veut pas dire être mou, il y a toujours une libre circulation du KI dans le corps tout entier qui se mobilise et qui peut « exploser » celui de votre adversaire. Toute la partie haute du corps à partir des hanches doit être souple, exempte de crispations.

Travail des hanches : la hanche va initier le mouvement, elle l'impulse. Xiu Zhan dit « la hanche joue le rôle du moyeu d'une roue ... » elle s'articule pour une marche souple. Le corps doit être aligné à la verticale et souple. Les 3 niveaux doivent rester unis. La mobilité de la hanche occupe une place importante voire principale dans le mouvement, mais elle doit être accompagnée de tout le corps. Dans une coupe de « tameshi giri » c'est la hanche qui pousse le sabre, ainsi la coupe gagne en puissance. En aïkido, le mouvement part de la hanche, la poussée ou le déplacement en cercle va gagner en puissance et en rapidité. Ne désaxez pas votre corps de l'axe vertical (terre/ciel) vous perdrez la disponibilité de votre hanche et votre déplacement sera altéré, vous serez décentré.

Travail du centre : dans les 3 niveaux du corps dont j'ai parlé plus haut (bas, moyen, haut) le niveau bas est le centre instinctif, le moyen le centre émotionnel et le haut le centre mental.

Le centre instinctif est la base du mouvement, c'est dans cette région que se trouve le « hara », le foyer producteur de l'énergie vitale, le « seika tanden ». Dans le Bagua Zhang on porte la conscience au niveau du « diantan » et la marche part de la hanche, le mouvement devient alors entier, les 3 niveaux sont unifiés. Le « hara » est comme le soleil qui rayonne de l'intérieur vers l'extérieur, de lui vient toute la puissance du déplacement. C'est là même que se trouve votre centre de gravité, si vous le détruisez vous ne serez plus centré.

La finalité du mouvement est de prendre le contrôle de ce centre chez l'adversaire pour l'amener dans un déséquilibre du corps et l'affaiblir. En aïkido, la prise du centre de l'adversaire est indispensable pour réaliser le mouvement sans force. On utilise les poussées des mains, les contrôles des bras, pour « prendre » les centres de l'attaquant : d'abord capter son centre émotionnel puis son centre instinctif ce qui va générer le déséquilibre et annihiler son centre mental ; il n'y aura alors plus aucune possibilité de réaction de l'adversaire et votre contrôle sur lui sera total. Votre mouvement se poursuivra par une projection ou une immobilisation

de l'adversaire. Pour réaliser ceci,il faut prendre conscience de son centre, c'est de là que naît l'énergie, on en prendra conscience par la respiration.

La respiration : le travail du souffle est une des clés d'une pratique juste. La respirartion ventrale « fushi nihuxi » consiste à gonfler le ventre « hara » à l'inspiration et à le rentrer à l'expiration, cela se fait en respirant par le nez, le bout de la langue collée au palais (description tout à fait vulgarisée).

Cette respiration va permettre la relaxation (ce qui induit la souplesse), l'énergie vitale étant alimentée par la respiration, la sortie de force sera plus efficace et juste.

En aïkido on la nomme « kokyu », se traduisant par expire-inspire. « Kokyu-ho » est le moyen qui va permettre à tout pratiquant de prendre conscience de cette respiration et de la sortie de force. On l'utilise dans toutes les techniques, certaines portent le nom de « kokyu nage » (projection par l'énergie développée par la respiration juste).

En fait, tout ceci ne peut s'expliquer par des mots mais par une pratique assidue des arts martiaux internes.

Maître Morihei Ueshiba a dit que l'Aïkido ne s'explique pas par des mots, il se pratique.

J'ai essayé brièvement de tracer ce parallèle entre arts martiaux internes chinois et aïkido, beaucoup de principes se recoupent, j'essaie pour ma part de les appliquer et de les enseigner dans ma discipline martiale.

La pensée du jour :

« Personne n'éduque autrui, personne ne s'éduque seul, les hommes s'éduquent ensemble par l'intermédiaire du monde. » FREUD

Bibliographie : à lire la revue « énergies »

 

 

 


Ki musubi




Ki-musubi 結び

Le principe de ki-musubi appliqué à l'aïki no michi,

D'après l'idéogramme composant « musu » , cela peut signifier générer, produire, engendrer, lier, nouer. Celui de « bi » est l'esprit, le pouvoir. On pourrait alors traduire « ki-musubi » par le pouvoir d'unification des KI, l'union continue des énergies opposées devenant complémentaires, Yin et Yang sont opposés et complémentaires à la fois.

Dans la pratique de l'Aïki no michi il n'y a pas d'opposition, pas de dualité, il faut lier le Ki de votre adversaire au votre afin de pouvoir le contrôler, le diriger. Utilisez l'énergie développée dans l'attaque suscitée, dirigez-la, guidez-la afin de la neutraliser sans effort. Renoncez à votre propre force pour vaincre en utilisant celle de l'adversaire.

L'énergie YANG manifestée de l'attaque est neutralisée par votre production d'énergie YIN, le Yin vainc alors le yang, l'eau contrôle le feu.

De même, l'énergie non manifestée de l'intention de porter une attaque peut être annulée par la projection de votre KI, énergie manifestée, en direction du centre émotionnel de l'adversaire, ce qui perturbe son esprit et par là même annihile son intention. Cela génère alors chez lui une réaction réflexe instinctive que vous aviez prévue. Le YANG contrôle le yang du YIN, le feu contrôle le métal. On revient au principe fondamental du TAO.

Ceci se manifeste dans la technique par les deux formes URA et OMOTE, opposées et complémentaires à la fois.

Le principe de « Ki-musubi » s'applique bien entendu aux différents aspects de l'existence : relations humaines, comportement environnemental.

Il est appliqué dans les autres arts, je ne puis parler que de ce que je connais et ressent.

« En aïkido il n'y a ni forme, ni modèle. Les mouvements naturels sont les mouvements de l'aïkido. Sa profondeur est sans limite et il est inépuisable. »

Morihei Ueshiba

Références bibliographiques:

L'esprit de l'AÏKIDO de Kisshomaru Ueshiba Budo Editions

La philosophie de l'AÏKIDO de John Stevens Budo Editions

L'harmonie des énergies de Michel Odoul Edition Albin Michel


Bukiwasa et Ki




La pratique des armes peut elle améliorer la sensation de KI ?

 

Le sujet n’est pas ici de traiter de ce qu’est le KI, mais de comment saisir son existence au travers de la pratique martiale et en particulier celle des armes traditionnelles (armes blanches).

Il est avéré que la pratique d’un art martial favorise la circulation du KI dans le corps et par là même, entretient voire améliore la santé physique et mentale.

Pour ressentir notre Ki, quels sont les moyens dont nous disposons ? Peut-on déceler sa présence et en observer sa manifestation externe ?

Si au cours de notre pratique nous avons de la difficulté à percevoir cette manifestation interne lors d’un travail individuel comme dans le taïso, le taïchi, le QIGong … si nous ne ressentons pas cette énergie lors d’un travail avec partenaire comme dans l’aïkido, le judo, le karate… alors nous devrions peut être utiliser d’autres moyens en parallèle, en particulier celui du travail des armes traditionnelles.

Par le biais des kihon, des katas ou des randori, le travail des armes améliore considérablement la position du corps dans l’espace : la garde (kamae), les appuis au sol, les déplacements permettent de corriger la verticalité, relation ciel/terre. Ceci a pour effet de libérer le passage du KI.

Grâce à la technique des frappes : estoc et coupe (tsuki, uchi) celle-ci permet de centrer le corps et de s’exercer au kikentaï. L’arme et le corps ne font plus qu’un, unicité corps et arme. Puis l’intention de la frappe fait que corps et esprit sont unifiés, esprit/corps/arme font UN, le Ki circule mieux.

Puis vient ensuite le kiaï, cri poussé lors des attaques et des frappes, utilisant les voyelles des kototama (aï,eï,o,a,…) celui-ci favorise la projection du Ki vers l’extérieur (sortie de force).

Chez le guerrier (bushi), l’arme est unifiée au corps et à l’esprit, elle est partie intégrante de sa vie, ces trois entités sont UNE.

La garde du bushi (kamae), sa posture (shisei) impliquent respect et méfiance. C’est la manifestation externe du ki projeté. Elle peut annihiler les ardeurs des plus forts. C’est vaincre sans combattre.

Quelque chose d’énergisant circule en nous, nos mains picotent, nous avons une sensation de chaleur dans le bas ventre, l’impression que notre corps s’unit à la terre et au ciel.

A vous de ressentir cette manifestation interne de la circulation du Ki par un entraînement sincère. Un jour sûrement dans notre parcours (michi) de recherche de cette manifestation du KI nous nous émerveillerons d’avoir senti ses bienfaits.

Entraînons-nous sans relâche et cherchons sans cesse.

« debout entre ciel et terre

lié à tous les êtres par le KI… »

Morihei Ueshiba


AÏKIDO et SHINTO




Aurait on perdu dans l'Aïkido "moderne" le sens de ce mot ?

Morihei Ueshiba enseignait l'aïkijutsu issu du jujitsu du Daïto Ryu, il aurait donné le nom de AÏKIDO à son art martial après sa rencontre avec Onisaburo Deguchi maître de l'école Shinto Omotokyo avec lequel il étudia la religion shinto.

En effet, misogi et kotodama que l'on doit pratiquer dans le cours d'aïkido, sont deux des principes shinto : le premier est la purification physique et spirituelle et le deuxième l'esprit des sons ou des mots.

Pour cela tout pratiquant d'aïkido doit avoir à l'esprit la tradition shinto si présente dans la vie quotidienne au japon. Cette connaissance lui permettra de mieux appréhender les principes qui régissent cet art.


CONSEILS AUX DéBUTANTS




Serge CALVO Renshi rokudan aïkido V.A.K  Soke SHIRATSURU Ryu

Suivant mon expérience personnelle d'une longue carrière d'aïkido, quels conseils pourrais-je donner à celle ou celui qui voudraient pratiquer l'AÏKIDO ?

En tout premier lieu vous vous êtes renseignés sur le WEB « qu'est-ce que l'aïkido ? », vous avez trouvé une multitude d'informations, certaines contradictoires et d'autres partisanes vantant les bienfaits de cet art martial. En tous cas, en fonction de ce que vous recherchez, faites le tri.

Votre première démarche doit être celle de pousser la porte d'un DOJO. Bien sûr vous allez choisir celui qui se trouve le plus proche de chez vous mais peut être y en a t'il d'autres dans le secteur, n'hésitez pas à faire quelques kilomètres de plus.

Demandez au responsable ou à l'enseignant si vous pouvez assister à un cours. Posez-vous dans les gradins et observez attentivement comment se déroule le cours :

-le comportement du professeur vis à vis de son assistant et vis à vis de ses élèves,

-le comportement des élèves entre eux.

-y a t'il une ambiance détendue ?

-les élèves s'entre-aident t'ils ?

-la pratique bien que sérieuse et studieuse se déroule t'elle dans le plaisir ?

Faites plusieurs dojo proches de chez vous et choisissez celui qui vous convient le mieux.


Si dans celui-ci ou celui-là il y a une bonne ambiance et une bonne convivialité, demandez alors de faire un cours d'essai. Surtout ne vous focalisez pas de suite sur la technique, efficace ou pas, ça fait mal ou je n'ai rien senti, la chute est acrobatique et spectaculaire, je ne pourrais jamais faire ça ! Sachez qu'en aïkido et dans bien d'autres arts martiaux elle est un moyen d'éviter de subir la technique, sans elle vous pourriez y laisser une articulation ou un ligament. Une technique d'aïkido peut être très efficace et ravageuse.

Si la majorité des élèves avec lesquels vous allez travailler n'ont pour but final que de vous mettre à terre, alors fuyez ce dojo, vous en trouverez un autre plus à votre convenance.

Ensuite interrogez vous sur le pourquoi vous voulez pratiquer cet art martial, cela me fera une activité physique ou cela me permettra de me défendre lors d'une agression ? Il faut savoir que même si l'aïkido est issu du Daïto ryu Jujustu de l'école Takeda (art martial très efficace), Maître UESHIBA, son fondateur, en a fait un art de paix ou la dualité n'existe pas et où reigne l'harmonie.

Pour finir, ces quelques derniers conseils :

-choisissez le dojo où le professeur vous convient le mieux (vous n'êtes pas encore en mesure de juger de son niveau technique), où les élèves pratiquent sans un égo trop fort (surtout les anciens), où vous vous sentez bien pendant la pratique et où vous pouvez échanger.

-sachez que les élèves sont le reflet du professeur.

-ne vous focalisez pas sur le fait que ce dojo appartient à telle ou telle fédération agréée, ce n'est pas forcément un gage de qualité. Il y a des dojo indépendants avec des enseignants de grande qualité. Enfin, méfiez vous aussi de ceux qui affichent une multitude de diplômes.


L'important n'est pas de corriger les autres mais de se corriger soi-même.


KUGEKI NO SEN AXE D'ATTAQUE





L'axe d'attaque :

攻撃 の 線 KUGEKI NO SEN la ligne d'attaque

Mot formé par : 攻撃 kugeki (attaque) et sen (ligne ou axe).

Prenons l'exemple où l'attaque serait portée de face à une distance nécessitant de faire un pas (Itto no ma-aï ou Ma). Nous n'évoquerons ici pas les attaques par derrière (Ushiro kugeki)

Votre adversaire a deux possibilités :

Rares sont les attaques directes de face, sauf si l'attaquant dispose d'une arme plus longue, exemple vous disposez d'un KEN et décidez l'attaque de face en MAE ou SHOGIRI et votre adversaire dispose lui d'une YARI (lance courte). Son MA est plus grand vous risquez de vous faire arrêter avant même de l'avoir atteint.          

Sortir de l'axe :

           Ne pas rester dans l'axe est vital.

           Ceci est valable pour celui qui attaque et surtout pour celui qui défend.

           Evitez de reprendre votre MA-AÏ en reculant dans l'axe en ayumi ashi ou tsugi ashi parce qu'une attaque en avançant est plus rapide qu'une défense en reculant. De plus celui qui avance a un meilleur champ de vision et plus d'agilité dans son déplacement.

          Il faudra donc se décaler du kugekinosen par un taïsabaki ou shitaï undo. Dans une position d'attente taï no sen avec gardes (kamae) en aï-hanmi ou gyaku hanmi, vous devrez exécuter un taï-sabaki approprié en correspondance harmonieuse avec l'attaque (musubi). Se reporter aux textes sur TENKAN ashi, irmi TENKAN et IRMI.

          Votre adversaire sera surpris et vous pourrez porter une riposte dans l'instant, créant ainsi son déséquilibre Kuzushi et appliquer une technique appropriée.

 

         Lors d'une attaque avec arme, mieux vaut sortir du kugekinosen que d'essayer de dévier l'arme, c'est peut être une fausse attaque.

         Chaque ryu (écoles) ont leurs propres techniques, qu'elles soient en in-yo,yin-yang ou omote-ura, toute défense commence par un taïsabaki permettant de s'écarter du kugekinosen.



KAMAE - LA GARDE




KAMAE

構え KAMAE ( position de garde) utilisée dans les arts martiaux.

身構え MI GAMAE (corps et garde) c'est la dimension physique de la garde, positionnement du corps dans l'espace qui inclue une cetaine position des bras, une distance par rapport au danger (間合いMAAI), le contrôle des émotions.

             

構え KI GAMAE (esprit et garde) c'est la dimension mentale de la garde, esprit calme et vigilant (残心zanshin). Exprime l'unité corps-esprit (不動 心 fudo shin, esprit inébranlable).

La position de garde utilisée en Aïkido est « SANKAKU TAI » , SANKAKU (3 angles). C'est une position de garde debout et naturelle « SHIZEN TAI » 自然体 . L'équilibre du corps est celui d'un tétraède .

                                      


                                                                  

       Pied gauche devant HIDARI shizentai

        Pied droit devant MIGI shizentai        

Il y a une autre position appelée «HITOEMI »

HITOEMI (le corps, une épaisseur).

La position des pieds est modifiée :

                            

       半身 HANMI                                               HITOEMI


                                


Cette position (hitoemi) permet d'effacer les points vitaux passant par le centre avant du corps (KYUSHO MAE 急所 前). L'attaquant doit se déplacer de 90° pour les atteindre.


Bien sûr KAMAE n'est pas établie définitivement, elle est évolutive, changeante. La meilleure garde est celle qui ne reflète rien, qui ne transmet aucune information (MUSHIN 無心 la garde sans garde ou esprit vide, aussi fudoshin).

                                         

                           


IRIMI




IRIMI


入る IRU action d'entrer kanjientrer

MI corps

入 身 IRIMI dans l'idée de pénétrer le corps

入 身 投 se lirait IRIMI NAGE en aïkido, (projection en pénétrant le corps) du partenaire. Avec cette technique, on avorte l'attaque avant qu'elle n'ait pu se développer. Le principe SEN NO SEN 先の先 (prise d'initiative) est mis en jeu dans cette technique.

                                   

                                           


GARAMI




UDE GARAMI


腕 緘 UDE GARAMI

UDE Bras       GARAMI action d'enroulement et maintien.

Idée d'enrouler fermement le bras afin d'immobiliser le partenaire au sol ou debout (technique d’immobilisation) katame waza ou kansetsu.

                                   

 

                                   



KOTE GAESHI




KOTE KAESHI


S'écrit aussi GAESHI, le K et le G ont la même prononciation.


籠手 返し KOTE GAESHI

返し GAESHI : idée de retournement , de renvoi.

La technique de Kote Gaeshi est le renvoi de l'attaque du partenaire par retournement de son poignet. Le partenaire chutera soit sur l'arrière soit sur l'avant, cela dépendra de l'axe de torsion.

                                     

                                       

                                              


                            



UDE KIME NAGE




UDE KIME NAGE


決め KIME se traduit par « DECISION », plus communément « Esprit de Décision ».

se lit Ki (énergie) et se lit Me en hiragana.

Dans les arts martiaux, KIME est une brève focalisation des énergies mentales et physiques au niveau du « hara » dans le but de projeter ou de verrouiller une prise.

En aïkido, la technique UDE KIME NAGE peut se traduire : projection par action décisive sur le bras du partenaire.


                      


Par action Kime, la projection oblige le partenaire à exécuter une chute vers l'avant.



TENKAN




TENKAN


転換 TEN KAN exprime l'idée de changement, détournement.

L'idéogramme exprime l'action de conduire, de changer de direction de façon circulaire.



転換 TENKAN-HO se dit aussi « tai no tenkan », méthode des mouvements tournants effectués autour de l'axe d'attaque. Ils ont pour but de laisser l'énergie de l'adversaire se développer et être absorbée.

Ces mouvements sont obtenus par la combinaison de pivots sur un ou deux pieds (tenkan ashi), la rotation des hanches (koshi sabaki) et l'action des mains (te sabaki).

                               


5 PRINCIPES




Les 5 principes de base de l'aïkido


合 気 道 の 五 基 本



Ils sont couramment nommés dans l'ordre :

IKKYO 一教

NIKYO 二教

SANKYO 三教

YONKYO 四教

GOKYO 五教

Pour une meilleure compréhension de l'exécution de ces 5 principes, on y associe leur nom technique :

1. Pour IKKYO on dira UDE OSAE ude (bras) et 押さえ osae (contenir, maîtriser) . 

Contrôler le bras du partenaire afin de l'immobiliser, une main juste au dessus du coude et l'autre sur le poignet.

  

2. Pour NIKKYO on dira KOTE MAWASHI 甲手 kote (poignet) 回し mawashi (enroulement).

Contrôler le partenaire en pratiquant une torsion de son poignet par enroulement intérieur de celui-ci , c'est la partie entre l'avant-bras à la main qui subit l'enroulement.

Précision : Kote est la protection du poignet, poignet se dirait «  手頸

tekubi» mais aussi 小手 qui se lit « petite main » . On emploi aussi le terme « tekubi osae ».

     


  1. Pour SANKYO on dira KOTE HINERI 小手 捻り

Hineri a le sens de torsion. On traduira : torsion du poignet.

On pratique la torsion dans le sens pronation (c'est à dire croiser le radius et le cubitus), ceci en saisissant le tranchant de la main et en poussant vers le haut dans la direction de l'avant bras, le coude étant dirigé vers le haut.

                                       


    

  1. pour YONKYO on dira TEKUBI OSAE 手首 手TE “main” KUBI « cou » on traduirait par cou de la main c'est à dire le poignet. 押さえ OSAE.

On effectue une pression sur un point sensible du poignet qui a pour effet de paralyser le bras et donc de contrôler le partenaire. La pression s'effectue sur la partie latérale du nerf radial.

La position des mains sur l'avant bras est la même que celle sur la tsuka du katana.


                                  


    5. Pour GOKYO on dira UDE NOBASHI

nobashi idée d'allonger, d'étirer.

Cette technique s'apparente à UDE OSAE, toutefois elle s'applique dans un contexte différent.

                  


KOKYU RYOKU




KOKYU RYOKU

呼吸 kokyu respiration

Le premier kanji ko   exprime l'idée d'expirer

Le deuxième kyu exprime l'idée d'inspirer

les deux kanji associés se lisent « respiration »

呼 吸 法 kokyu ho méthode pour générer « ryoku », l'énergie est transmise dans la phase d'expiration.

ryoku puissance,force

呼 吸 力 kokyu ryoku respiration et puissance, se lit la force nait de la respiration.


Kokyu ryoku no yosei ho : méthode de sortie de puissance avec partenaire.

Exercice à genoux (zaho) ou debout (rippo).





TENCHI NAGE




TENCHI

天地 TENCHI

Mot formé de deux idéogrammes :

ciel et terre, sol

Dans l'idée de la réunion du ciel et de la terre.

En aïkido TENCHI NAGE est la projection (nage ) dans la direction ciel-terre.

Création du déséquilibre arrière latéralement en direction du sol et coupe en diagonale du haut vers le bas (ciel vers sol).

Illustrations :


Explications :

Sur une saisie de votre partenaire, d'une ou de vos deux mains par exemple, déplacez vous latéralement afin de créer le déséquilibre arrière sur votre partenaire (votre main pointe le sol), dès que le déséquilibre est engagé, avec votre autre main, effectuez une coupe diagonale du haut vers le bas.

Vous êtes l'eau et le vent à la fois :

- votre taïsabaki ( déplacement ou placement de votre corps) permet de contourner votre partenaire comme l'eau contourne le rocher.

- votre coupe vient enfin finir le déséquilibre votre partenaire comme le vent déracine l'arbre déjà fragilisé.


taïjutsu et bukiwaza




Taïjutsu et Bukiwaza, la transmission


Ma réflexion est : peut on dissocier le travail à mains nues et le travail des armes dans la pratique d'un art martial ?

Je pose cette question car il me semble que le budo « moderne » a négligé le travail des armes, la faute en revient peut être à ceux qui transmettent ou alors aussi à ceux qui n'ont peut être pas saisi la place du bukiwaza dans leur art.

Techniques de corps (taïjutsu) et techniques d'armes (bukiwaza) sont indissociables et complémentaires.

Indissociables car l'homme a d'abord utilisé ses capacités physiques pour se défendre et chasser. Il s'est vite rendu compte que sa morphologie n'était pas du tout adaptée pour remporter la victoire sur les grands animaux qu'ils chassaient ni même sur leurs congénères d'ethnies différentes de taille imposante en quête de nouveaux territoires de chasse.

Complémentaires car l'homme a très vite compris que l'utilisation d'objets naturels et leur façonnage, pouvant être jetés ou pouvant allonger la distance entre eux et leurs adversaires, changeaient le rapport de force et c'est pour cela qu'il n'a eu de cesse, tout au long des périodes de son histoire, de développer un arsenal d'armes de plus en plus efficaces et faciles à utiliser.

Transmission :

dans les écoles anciennes d'arts martiaux japonaises (koryu) il est enseigné que le fondement du budo passe d'abord par l'apprentissage des techniques de corps (taïjutsu) avec lesquelles vous pouvez combattre même si vous n'avez pas d'arme et quelle que soit la taille de votre adversaire.

Persévérer dans la voie martiale (bufu Ikkan) en s'entraînant avec toute l'énergie requise, cela permet de saisir la technique du non sabre (muto dori). (L'art du combat des samurai -Masaaki Matsumi-budo editions p90

           

Budo moderne :

pour les artistes martiaux « modernes » il ne serait pas acceptable d'enseigner sans référence aux budo anciens. Nous avons le devoir d'une transmission authentique et véritable pour que l'essence (gokui) même des budo soit respectée. Certains arts martiaux tels qu'ils sont pratiqués aujourd'hui sont axés vers la compétition sportive (championnats et jeux olympiques) et de par ce fait, compréhensible peut être, ne sont enseignées que quelques techniques, homologuées par leurs fédérations, qui permettent au sportif de gagner. On est là très loin du budo authentique. L'artiste martial a le devoir de transmettre tout ce qui fait sont art, taïjutsu et bukiwaza pour ce qui est des techniques et l'esprit du budo ancien. Seule importe la vraie (kyojitsu) transmission (densho). La graine du budo a été plantée et partout dans le monde elle continuera à grandir et fleurir pour peu que nous sachions la protéger.

Ce que j'observe aujourd'hui et que je regrette est qu'un fonctionnement fédéral des transmissions, comme il existe dans la plupart de nos pays occidentaux, vienne corroder à terme le budo véritable. Bien heureursement il y a des écoles traditionnelles indépendantes dans lesquelles les sensei s'attachent à la transmission véritable du budo parce qu'ils font l'effort de rechercher l'enseignement des grands maîtres et de leurs soke.

                          

Certes les temps changent, les gens aussi, mais la nature du gokui (essence) est immuable. Un professeur (sensei) véritable est celui qui tout en répétant l'ancien est capable d'y trouver du nouveau. (proverbe chinois)

Photos (L'art du combat des samurai -Masaaki Matsumi-budo editions p82-84-162)


quelques principes communs en arts martiaux




Quelques principes communs aux arts martiaux

J'indique en préambule qu'il s'agit ici des arts martiaux orientaux, je dis bien art martial et non sport.

Tous les arts martiaux orientaux ont la même racine, donc des principes communs. Des origines de la boxe chinoise à l'aïkido (art martial japonais récent), pendant des siècles se sont construites différentes manières de pratiquer avec de nombreux styles, chacun propre à leurs fondateurs et ayant évolués suivant la sensibilité de leurs élèves mais aussi en fonction de leur utilité dans une civilisation en évolution constante. On est passé de l'art de la guerre à l'art de la paix.

Enoncé de quelques points communs :

Shisei 姿 勢

Shi , la forme extérieure et sei la forme intérieure. Il s'agit de l'attitude qui implique à la foi le concept physique et le concept psychique. Attitude qui permet à l'homme d'harmoniser son énergie interne à celle de l'univers, une telle attitude est source d'efficacité. La garde kamae 構え est l'expression du shisei.

L'attitude (le concept physique) : elle diffère quelque peu en fonction du style de l'art étudié.

Se tenir droit, du sommet de la tête jusqu'au bas de la colonne vertébrale (lombaires), la colonne vertébrale est l'axe d'équilibre du corps. Cette posture permet la libre circulation de l'énergie interne.

Répartir le poids du corps entre les talons et la pointe des pieds, c'est à dire entre 50 et 80 pour cent sur les talons. Au delà et en deçà il y aura respectivement déséquilibre (fu antei) arrière ou avant.

Rapport avec le sol, la position des pieds en contact avec le sol diffère peu en fonction de l'art étudié, la position en « triangle » (san kaku) semble la plus utilisée :

Le pied avant est posé naturellement dans l'axe de '' l'attaque '' (seitchu sen), le pied arrière forme un angle de 40 à 45 degrés avec l'axe du pied avant (voir figure ci-dessous).

 

Un angle de 90 degrés pour le pied arrière (hito-e-mi) limite la rotation des hanches et un angle de moins de 40 degrés défavorise l'équilibre. Le point d'intersection des médianes du triangle est la projection de votre centre de gravité. Les genoux sont naturellement et légèrement fléchis, ils sont dans l'axe des pieds.

En fonction des gardes (kamae 構え) utilisées, les positions des membres supérieurs diffèrent :

Il existe autant de gardes différentes que de styles martiaux, leur point commun est que la meilleure garde est celle qui ne transmet aucune information à l'adversaire.

Le regard (metsuke 目付き) est un élément fondamental dans les arts martiaux, il faut voir sans regarder, les yeux voyant partout (happo moku), regard de la montagne lointaine (enzan no metsuke). Pensez toujours que le regard est le reflet de l'âme et qu'il trahit votre intention. « ne regardez pas les yeux de votre adversaire Il pourrait voir en vous. Ne fixez pas votre regard sur son sabre. Il pourrait vous impressionner. Ne vous focalisez pas sur votre adversaire en aucune façon. Il pourrait absorber votre énergie. » Morihei Ueshiba.

L'attitude (le concept psychique) : elle est la même quelque soit l'art martial étudié.

(Kokoro no kamae) la garde mentale ou de l'esprit calme et vigilant (zanshin). Le corps et l'esprit sont en harmonie (fudo shin), le ki ou ch'i '' énergie interne'' est la base sur laquelle repose tous les arts martiaux. Le ki doit être partout et non mobilisé dans un endroit précis du corps, (mu kamae) la garde sans garde, la perception du ki de l'adversaire décide de l'issue de '' l'affrontement ''. (mushin no kokoro) l'esprit de l'esprit vide, se libérer de tout blocage mental, rejeter toute attache émotionnelle. L'efficacité réside dans le vide (mu).

« éloignez les pensées restrictives et retournez au vide véritable. Tenez vous au milieu du grand vide. Ceci est le secret de la voie du guerrier. » Morihei Ueshiba.

Taï sabaki 体捌き

Taï, corps et sabaki mouvement. Il existe plusieurs manières de déplacer son corps dans l'espace. Les déplacements utilisés dans les arts martiaux sont spécifiques (shitaï undo).

Le terme taï sabaki utilisé ici comprend non seulement le déplacement du corps mais aussi celui des membres.

Plusieurs déplacements sont utilisés en fonction de l'attaque et de la position de l'adversaire :

Le mouvement est commandé par les hanches, l'énergie part des talons et elle est transmise par la colonne vertébrale jusqu'aux mains. Pendant le déplacement les pieds ne perdent jamais le contact avec le sol, seul le rapport de répartition talon/pointe des pieds est modifié.

Shikkyaku失脚

Le déséquilibre, aussi fu antei, perdre l'équilibre, de (fu) vent et (antei) équilibre.

Dans toute attaque la recherche du déséquilibre de l'adversaire est primordiale. Pour se faire il faut accéder à l'axe de la colonne vertébrale qui est l'axe d'équilibre de l'individu. Toutes les parties supérieures du corps pivotent autour de cet axe. On y accède par l'avant, par l'arrière et aussi sur les côtés. Par exemple, un geste à la hauteur des yeux fait partir instinctivement la tête de côté ou un retrait vers l'arrière provoquant le déséquilibre, de même qu'une poussée sur un côté dans l'axe vertébrale ou d'une coupe dans le dos.

Le contrôle du corps de l'adversaire en position debout se fait en contrôlant son coude, cela le prive de ses degrés de liberté du bras et contrôle ses mains, ce qui permet de bloquer son énergie au niveau des épaules et donc de la neutraliser.

Il y a bien d'autres principes communs, j'en ai ici énoncé trois qui me semblent évidents.

Les principes kimusubi et ki no nagare sont traités dans d'autres articles.

« les techniques changent constamment. Chaque rencontre est unique et la réponse appropriée doit émerger naturellement. Les techniques d'aujourd'hui seront différentes demain. Ne vous laissez pas piéger par la forme et l'apparence d'un défi... En fin de compte vous devez oublier la technique ... » Moriehi Ueshiba

S. CALVO Soke Shiratsuru ryu

Bibliographie : encyclopédie des arts martiaux G. et R. Habersetzer

Atémies et jiu jitsu R. Lasserre

Tai ji quan pratique R. Habersetzer et S. Dreyer


© 2024 aikinomichi - Tous droits réservés